Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quand y'en a marre, y'en a marre !

Quand y'en a marre, y'en a marre !

Allez, encore un coup de gueule cette semaine. Après une discussion avec une copinaute je vais vous faire part de mon avis d'allaitante.

Souvent on lit sur internet l'éternel débat entre allaitante et biberonnante. Oui ce sujet divise toujours et une fois n'est pas coutume je vais rentrer dans la polémique. Je suis usée de voir toujours les mêmes réflexions de la part des biberonnantes ET de la part des allaitantes. Chaque partie est extrême dans ses convictions, et ça je le respecte totalement, moi aussi je suis, comme dit mon cher et tendre, une extrémiste du néné. Mais je n'embête personne avec ça. Quand une maman demande comment sevrer son bébé, je lui donne les infos et l'oriente vers les gens qui pourront l'aider (leche league, par exemple). J'avoue, j'en profite pour demander les raisons parce que certaines pourraient vouloir sevrer à contrecœur. Mais je ne juge pas. Après tout, c'est chacun sa vie, chacun ses convictions.

Allaiter, c'est donner de soi pour faire grandir cette petite partie de nous qui a quitté notre corps. C'est la continuité de la grossesse : continuer à faire grandir ce petit bout d'amour grâce à nous, notre corps, notre lait. C'est donné ce qu'il y a de mieux à notre enfant et, n'en déplaise à certaines, jamais je ne dirais le contraire. Le lait artificiel, c'est un substitut. Pas mauvais (oui personne n'en meurt, dédiabolisons un peu quand même), mais moins bien, carrément moins bien.

Pour moi les biberonnantes se placent dans 3 catégories distincts : celles qui ne voulaient pas allaiter dès le départ, celles qui ont cessé par conviction personnelle et celles qui ont sevré par dépit.

La première catégorie, je n'en parlerai pas ici. Je ne comprends pas ce qui motive ce choix, ne pas vouloir essayer me laisse perplexe. Alors au lieu de dire des bêtises je préfère ne pas parler de ce que je ne comprends pas.

La seconde catégorie est celle qui m'intéresse aujourd'hui. De nombreuses mères allaitent leur enfant. Puis décide du sevrage à 2 semaines, 2 mois, 6 mois, 1 an. Parce que ne pas boire d'alcool leur pèse. Parce qu’elles souhaitent pouvoir s'absenter sans craindre un engorgement ou devoir tirer leur lait. Parce que manier le tire-lait leur pèse. Parce qu'elles ont des crevasses et n'ont pas le courage de continuer. Parce que... Mais parce que c'est leur problème ! Elles savent qu'elles vont faire passer leur besoin avant ceux de leur enfant. Et ? Je trouve insupportable que ses femmes soient considérées comme des parias. De quel droit les juge-t-on ? Qu'est ce qui est mieux : donner l'alimentation la plus adapté à notre enfant et pleurer à chaque tétée ? Ou donner un substitut et retrouver le sourire ? L'allaitement est une histoire qui se vit à deux. Si l'un des deux n'y trouve plus son compte, l'équilibre est rompu. Je crois qu'il faut aider ces mamans qui ont pris leur décision plutôt que de chercher à les faire culpabiliser. Après tout, le sevrage fait partie de l'allaitement qu'il soit induit par la maman, le bébé ou les deux. Malheureusement, sur les groupes/forum de soutien à l'allaitement, on trouve toujours une bonne âme pour venir lancer une phrase type : pourquoi tu sèvres, alors que tu donnes le meilleur à ton bébé et que tu vas lui donner du lait de vache ? Pourquoi n'écoutes-tu pas ton bébé qui sait ce qui est le mieux pour lui ? Personnellement je suis usée par ses réflexions qui ne servent à rien. Nous passons pour des extrémistes, des personnes sans ouverture d'esprit qui jugeons les autres. Alors oui on a le droit de penser ce que l'on veut. Mais se croire supérieur aux autres, non, juger les autres, non. Enfin c'est mon avis.

Nous devrions garder notre énergie pour aider la dernière catégorie de femmes qui veulent sevrer à contrecœur, la plupart du temps pour de mauvaises raisons à cause de mauvais conseils. Nous devrions partager notre expérience d'allaitement, nos problèmes, nos joies auprès de celles qui sont enceintes, qui s'interrogent, qui se questionnent ou qui nous questionnent. Nous devrions, chaque fois, lutter contre les idées reçues, fausses et archi-fausses qui perdurent depuis des années (lait pas assez nourrissant, plus de lait et autre bêtises du genre). Nous devrions militer pour que le personnel soignant soit enfin formé correctement pour pouvoir accompagner au mieux les mamans. C'est de cette façon que nous pourront promouvoir l'allaitement maternel. Et pas en culpabilisant des mamans qui sont lasses, pour qui l'allaitement est devenu un fardeau. Parce que soyons honnête, ce n'est pas toujours de tout repos ou exempt de toute complication. Pour avoir eu crevasses, candidose et faible prise de poids, je sais à quel point il faut être déterminée pour surmonter toutes ces épreuves et à quel point il serait facile d'aller acheter un boite de lait. Plus le personnel soignant sera formé, plus les mamans allaitantes seront nombreuses et plus les mamans en difficulté trouveront soutien et entraide pour surmonter les difficultés.

Alors mesdames, un peu de tolérance. Faire culpabiliser une maman qui a pris sa décision ne sert à rien et dessert la "cause" de l'allaitement. Et aider quelqu'un est une bonne action :)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
C
Maman allaitante de 2ème catégorie, je te rejoins sur certains points ! Mais pas tous ! J'avoue que lire &quot;elles savent qu'elles vont faire passer leur désir avant leur enfant&quot; me choque ! J'ai arrêté d'allaiter aux 6 mois de mon bébé, parce que oui y a des contraintes, aussi parce que je n'ai aucune envie d'allaiter un bambin, un bébé oui, mais quand il grandit... bah non... Je comprends que certaines souhaitent poursuivre, mais moi, au jour d'aujourd'hui, c'est pas mon truc. Et je pense pas que mon petit bout en soit plus malheureux ! Je l'ai fait en douceur pour qu'il le vive bien et je pense que ça s'est bien passé pour lui aussi. A lire cette phrase, j'ai l'impression d'être égoïste, et je trouve ça un peu fort ! Bien sûr que si le lait artificiel était mauvais pour lui, j'aurais poursuivi l'allaitement, mais ce n'est pas le cas.<br /> Mis à part cette phrase, je suis tout à fait d'accord avec toi. J'aurais eu besoin d'accompagnement pour le sevrage, je n'ai pas pu le trouver sur les groupes de LLL, c'est dommage. J'ai posté qques demandes de conseils, mais au regard des retours que j'ai eus, je me suis sentie mère indigne de vouloir sevrer un si petit être ! Alors quand j'ai eu besoin d'autres conseils, je n'ai pas osé... Dommage...<br /> Et encore plus dommage, je pense que si j'avais été sur des groupes sur l'allaitement avant d'accoucher, je n'aurais même pas tenté l'allaitement, j'aurais fuit ! Le cododo, le sevrage naturel, c'est pas pour moi... Or, j'ai parfois l'impression d'être un zombi quand je dis ça sur des groupes d'allaitantes !<br /> Bien contente de ne pas m'être renseignée avant, d'avoir tenté l'expérience sans a priori, et d'avoir pu allaiter sereinement mon petit bout pendant ses 6 premiers mois !
Répondre
C
Quand on lit ton article en entier, oui oui, on comprend bien l'idée que tu souhaites faire passer. Faut juste pas rester butée sur une phrase... faut pas faire comme moi !
M
Égoïste ? Oui un peu. Mais on l'est toute. C'est normal, il faut trouver un équilibre et s'effacer complètement au profit de son enfant n'est pas sain non plus. Le LA n'est pas "mauvais" mais ce n'est pas le mieux. Admet le. Donc tu as choisi une alternative qui est la meilleure pour vous. Pas de quoi culpabiliser pour autant. C'est le point que je veux mettre en avant ici et je crois avoir raté mon objectif :(