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A l'occasion de la semaine mondiale de l'allaitement maternel, j'en profite pour vous faire part de mon expérience d'allaitement et aller à contre-courant de ce qu'on lit habituellement.
Allaiter, ça fait mal. Oui on lit souvent que non allaiter ça ne fait pas mal. Je ne suis pas d'accord et je le redis : allaiter, ça fait mal.
Non ça n'est pas normal d'avoir mal en allaitant. Oui c'est qu'il y a un problème et que pour tout problème, il se trouve une solution. Mais quand je lis ou j'entends qu'allaiter ne fait pas mal, je vois rouge. C'est nier mes ressentis, nier ma douleur, nier ma persévérance.
Pour Bibou, j'en suis à 7 mois et demi d'allaitement et environ 5 mois et demi de douleurs.
Tout d'abord, il avait un frein de langue trop court et des tensions dans la mâchoire. J'ai eu des crevasses d'un centimètre de long et de 3 mm de large. Alors oui j'avais mal. Il a fallu attendre la cicatrisation du grand canyon.
Juste derrière (genre je n'avais plus de douleurs depuis 2 jours), j'ai fait une candidose. Récidiviste la salope. En plus, elle est venue avec sa copine la surinfection bactérienne. Il a fallu trouver le traitement approprié pour enfin m'en débarrasser. Ça a bien duré deux mois avec des jours plus douloureux que d'autres.
Puis j'ai découvert un vasospasme. Et pour ça malheureusement il n'y a pas de traitement (à part des choses lourdes que je ne voulais pas). Donc à part de la vitamine B6 et du magnésium, la conduite à tenir était de bien me couvrir pour avoir chaud. Du coup les chaleurs de Juillet et Aout ont été une bénédiction pour mes seins.
Puis Septembre est arrivé en même temps que la reprise du travail. Et donc la fatigue. Qui qui qu'est revenue en force ? Ma copine la candidose ! Accompagnée d'une crevasse. Au top. Après presque 15 jours de traitement, il semblerait que ça ne sera pas si simple : un candida résistant ou une bactérie résistante trouve mes mamelons bien trop confortables pour les laisser ainsi. Je vais faire un prélèvement et passer à un antibiotique per os.
Vous vous direz surement que je n'ai vraiment pas de bol. Ouais moi aussi je me le dis ;) Enfin je ne suis pas tellement du genre à m’apitoyer sur mon sort. Du coup, je continue d'avancer et à chaque embûche je cherche une solution. Même si je doute, même s'il y a deux jours je pleurais que je voulais sevrer, que j'en avais mal d'avoir mal...
Je vous vois venir et me parler de mère martyre, d'abnégation maternel etc. Ca n'est pas le sujet mais je vais quand même en toucher un mot. Non je ne suis pas une mère sacrificielle loin de là. Je prends mon mal en patience parce que je sais que chaque problème a une solution. Je ne m'acharne pas au risque d'y laisser la santé pour que mon bébé ait le meilleur, etc etc. En fait ça n'est pas LA raison. Je pense que je suis surtout une vraie tête de mule et qu'abandonner ne fait pas partie de mon vocabulaire. Actuellement je suis à mille lieux de justifier mon allaitement par "allaiter est bon pour mon enfant", "c'est une relation magique", etc. Je suis plutôt au niveau : je refuse de laisser tomber, je refuse de m'avouer vaincue (et je refuse de me lever la nuit faire un biberon :p).
Donc il n'est pas normal d'avoir mal en allaitant. Là-dessus on est bien d'accord. Mais la prochaine fois qu'il vous viendra à l'esprit de dire à une maman qu'allaiter ça ne fait pas mal, pensez à moi. Et dites plutôt que parfois oui ça peut faire mal mais que non ça n'est pas normal et que chaque problème a une solution pour peu qu'on cherche et qu'on soit bien accompagnée.
Allez sur ce, je file tire mon lait. ;p